<div style="text-ALIGN: center;"><SPAN style="FONT-FAMILY: georgia; letter-spacing:-2px; text-shadow: #282828 1px 1px 2px;"><FONT face=Georgia size=7>[color=red]Once upon a time in a far away land...[/color]
<font style="font-size:30px;">[color=black]A horrible day of Christmas.[/color] </font></FONT></span></div>

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   « Il était une fois, ou plutôt devrait-on dire il était plusieurs fois, dans un pays très lointain, très très loin… Un petit renne tout triste qui ne savait guère que faire afin d’être choisi dans l’équipe du traîneau du vénéré Père Noël. Il aurait tellement aimé rendre sa maman fière et heureuse, oh oui ! Quel plaisir ça aurait été de voir son petit bambin voler tout là haut dans les cieux, emportant dans son sillage le tintement des petits grelots du traîneau, sous un ciel de cristal auréolé de milles étoiles… Oui mais voilà, le petit renne ne savait pas voler. Et il était vraiment, vraiment tout petit, alors personne ne croyait en lui, et les gardes du centre de recrutement, d’énormes ours polaires qui méritaient bien leur nom d’ours au vu de leur caractère, ne le laissaient même pas passer la porte d’entrée. « Si seulement quelqu’un pouvait croire en moi, alors j’aurais au moins l’espoir de parvenir un jour à mes rêves…» Y-a-t-il plus beau rêve que de vouloir réaliser ceux de tous les enfants ? »

La voix qui emplissait l’air de la pièce de ses sonorités douces et mélodieuses s’arrêta à ce moment précis de l’histoire. Un long soupir suivit. La jeune fille rousse, assise face à une cheminée dont les flammes étaient sur le point de mourir, secoua négligemment sa longue chevelure bouclée. [i]« Quelles histoires à dormir debout ! »[/i] songea-t-elle. Et dire que tous y croyaient, dans l’autre monde… Dans son monde d’origine. C’était ça, pour eux, la magie… Quelle piètre vision de la magie ! Décidemment, Shana ne saurait jamais comprendre les autres êtres humains. Elle envoya valser dans les airs l’ouvrage à la couverture verte sans prendre garde à ce qui pourrait advenir lors de son atterrissage. Un « bam » couronna l’action. Shana étira ses fins membres, hésitant à se relever. Pourquoi se lever ? Elle n’avait rien de particulier à faire. Elle n’avait personne à voir. Tout le monde était en train de faire la fête ou de dormir bien sagement en attendant la venue de Papa Noël. Et elle, elle était seule, et personne ne viendrait la voir. Il y avait bien longtemps qu’il n’y avait plus personne pour elle… Alors que la maison était déserte, comme depuis des années qui paraissaient une éternité à la demoiselle, il lui semblait entendre des bruits de festivités, des rires et des cantiques de Noël. Les paupières se renfermèrent sur les yeux d’encre qui contrastaient tant avec la peau pâle de son visage. Elle aurait aimé que tout cela cesse, que cette nuit se termine enfin, voir mieux : que cette nuit n’existe plus jamais. Noël… [i]« Tssss…. ».[/i]

Elle avait toujours haït Noël. Petite déjà, les bruits de feux d’artifices la terrorisaient, et l’odeur d’alcool qui émanait de ses parents lui donnait toujours la nausée. Enfant unique, Shana s’était vite retrouvée couverte de tous les cadeaux possibles et imaginables, tant et si bien que pour finir, on n’avait plus rien à lui offrir. Et puis elle ne voulait rien recevoir de toutes les manières. Elle détestait ses parents d’avoir fait de cette fête commerciale une occasion de plus de boire beaucoup, elle les détestait de lui avoir menti une fois de plus sur un prétendu père Noël. Sur combien d’autres choses encore avaient-ils pu lui mentir ? Tout, peut-être ? Elle l’ignorait, et elle ne le saurait sans doute jamais. Elle détestait Noël, elle détestait ses parents. Elle détestait la mort et en était venue à l’aimer aujourd’hui… Mais personne ne pouvait haïr plus l’union de ces trois choses : la mort de ses parents à Noël. En plus, c’était de sa faute. Tout était entièrement de sa faute, comme toujours. De nombreuses fois, de trop nombreuses fois, ses rêves avaient été hantés de l’image du couple décédé, de ce murmure glacial qui répétait inlassablement [i]« c’est ta faute… coupable… coupable… coupable… ». [/i]Pourtant, on ne pouvait pas la considérer comme entièrement responsable. Elle n’avait que 12 ans à cette époque. Il y avait déjà 5 ans de cela, et pourtant tout restait en son esprit comme si les choses s’étaient déroulées la veille, voire même comme si elles avaient encore lieu à cet instant précis…

Le verre brisé de la bouteille sur le sol. La teinte rouge, sombre, collante qu’il prenait. Non pas en raison du vin que la bouteille avait contenu, mais du sang qui s’échappait du crâne fracturé avec violence.
[i][b]-« Quelle conne ! Pourquoi t’as pas ramené les boissons comme on te l’avait demandé bordel ?! Tu sers à rien sale gosse ! Tu ferais mieux de crever comme ta sal*** de mère ! Bouge pas de la ! »[/b][/i]
La fillette qu’elle était en ce temps là n’aurait pu bouger. Les cris de la dispute l’avaient réveillée, et à pas de loups elle avait quitté sa chambre pour se poster dans le vieil escalier en bois, là où, il y avait si longtemps, elle se mettait pour guetter l’arrivée d’un père Noël… [i]« Comment-ai-je pu être si naïve… ». [/i]Elle n’aurait jamais du descendre dans la cage d’escalier. Jamais. Mais il était trop tard et en quelques fractions de secondes, l’image d’un homme sec et nerveux, aux cheveux gris, qui explosait avec rage une bouteille vide sur la tête de cette femme potelée s’était gravée à tout jamais dans l’esprit de Shana. Le bruit sombre qu’avait fait le choc du verre sur l’os. Celui lourd du corps s’écrasant sur le sol, avec le faux blond des cheveux qui se paraît de ce bordeaux sinistre… Elle avait à peine entendu les reproches de son père qu’il s’en allait déjà en claquant la portière de la voiture. Il était ivre mort. Enfin, mort, pas encore, mais ça n’allait pas tarder… Le crissement des pneus résonna dans tout le quartier….
[i] « Personne n’est capable de conduire en étant bourré… » [/i]Les heures qui suivirent furent interminables. Elle ne voulait pas être rendue coupable de cela, mais son cœur lui martelait depuis le tout début que c’était elle, la responsable. On ne peut pas se faire raison à soi-même lorsqu’il s’agit de se juger… Cachée au fin fond de ses draps, comme si rien ne l’avait réveillée, comme si elle n’avait jamais rien su de cela, elle avait attendu, les yeux emplis d’épouvante. Les larmes ne coulaient pas, et elle avait alors songé que plus jamais elle ne parviendrait à pleurer. De toute manière, elle aurait à être forte, n’est ce pas, alors à quoi bon pleurer… Puis des hommes étaient venus. Elle ne savait pas qui, elle ne s’en souvenait plus et ne voulait pas s’en souvenir. Ils voulaient prévenir la mère du décès de son mari, mais ils ne trouvèrent qu’un cadavre.

Dès lors, Noël ne pouvait plus jamais avoir le même sens pour Shana, peu importe comment on lui aurait fait passer. Elle ne voulait pas « fêter » ce jour, non. Elle ne voulait rien faire, et elle s’était enfermée dans sa chambre, ou dans son dortoir  selon l’endroit où les services sociaux l’avaient placée, chaque soir de Noël. Jusqu’à ce soir, pour tout dire. Il n’y avait que deux mois qu’elle s’était découvert des pouvoirs spéciaux et que des hommes en cape noires voulaient  « l’entraîner », autant dire se servir d’elle comme un outil de plus. Seul un seul d’entre eux aurait pu la convaincre… Il était beau à tomber. Enigmatique, étrange. Comme elle. Oui, il était parfait pour Shana, et tout aurait pu être meilleur s’ils étaient à deux… Mais il était avant tout à eux. Shana, hormis ce garçon, ne souhaitait être à personne. Etre libre, et c’est tout. Cherchant à fuir de leur emprise, et ne sachant où aller, elle s’était réfugiée ici. Dans la maison d’un passé si lointain et si proche à la fois. Mais elle commençait vraiment à douter que c’était une bonne idée. Les images de son enfance lui revenaient, l’assaillaient comme autant de coups de poignards. Et ce silence qui n’en était pas un, à cause des échos de fête qui parvenaient jusque dans l’ancienne demeure abandonnée… Un frisson parcourut le corps de la jeune femme. Shana n’était pas de celles qu’on pouvait facilement manipuler ou effrayer, mais elle devait bien s’avouer qu’elle avait peur.

[b]*TOC !*[/b]

Rapidement, aussi vivement que le bruit s’était fait entendre, Shana tourna la tête en direction de la porte.

[b]*TOC !*[/b]

Rapidement, elle se releva, retrouvant sa mine sombre et déterminée qui la caractérisait si bien. C’est alors qu’elle se rendit compte que ses joues étaient humides. Des larmes avaient coulées de ses yeux… [i]« C’est vraiment pas le moment Shana punaise ! »[/i]. Elle inspira une nouvelle fois, se saisit de son sabre.

[b]*TOC !*[/b]

Et elle se précipita vers la porte qu’elle ouvrit brusquement en hurlant :

[b][color=#cc6699]-« T’AS UN PROBLEME ABRUTI ? On ne t’a jamais appris à ficher la paix aux gens le soir de ce génial Noël ?! »[/b][/color]

Un silence digne d’un enterrement lui répondit. Un étrange reflet doré parcourut la lame de son sabre. Cachant son inquiétude, elle leva les yeux… et vit qu’il ne s’agissait qu’une de ces illuminations qui fleurissaient toujours dans les rues en cette saison.[i] « Stupides fêtes ! »[/i] pesta-t-elle intérieurement. Cela ne l’aidait pas à savoir ce qu’il se passait. Le cœur battant la chamade, elle recula doucement à l’intérieur de la maison qui lui paraissait désormais beaucoup trop obscure. Elle n’était pas encore folle à ce point, et elle était certaine que quelqu’un était là… Mais où, pourquoi et surtout qui, elle l’ignorait. Un ton plus bas, elle interrogea les ténèbres dans l’espoir que son invité lui réponde.

[color=#cc6699][b]-« Qu’est ce que vous me voulez… »[/b][/color]

Elle était totalement vulnérable et à la merci de quiconque tant qu’elle ne savait pas où il se cachait. Mais dès que cet invité parlerait, alors elle pourrait le repérer et tout serait plus simple… Restait encore à voir s’il allait entrer dans le jeu de Shana, ou suivre implacablement son dessein…
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